Chapitre II : Avertissement.
Les passants, toujours les passants. Ils ne faisaient pas attention à lui dans cette ville accablée par l'argent et les plaisirs de la vie. L'argent, les jeux, l'amour, la haine. C'est amusant de voir que les humains sont faibles face à ces choses-là... Les voir ployer sous l'alcool, les jeux, les pertes et les gains. Il en fallait peut pour m'amuser... Mon regard impassible scrutait les passants, toujours eux, les passants. J'étais sous forme de chaton, je glissais entre les pieds, faisait trébucher certaines personnes, m'amusais avec d'autres.
Je miaulai à chaque juron prononcé par les gens. Je souriais intérieurement. Je m'amusai beaucoup avec eux. Ils étaient divertissants. Simples, mais divertissants. Ils m'observaient, étant attendri par mon visage angélique. Ils n'osaient pas me réprimander... je ne suis qu'un chaton après tout... Je remuai ma queue féline de droite à gauche, espiègle. Je sentis une odeur que je reconnaîtrais entre milles. Sen'... Mais... D'après les sensations de mon corps, je sentais que quelque chose n'allait pas. Je me laissais prendre, tout mou, miaulant pour persuader les passants que j'étais un chat errant et que je ne voulais pas appartenir à quelqu'un.
«
Miaaaw !! »
Puis je posai mes pattes sur son épaule pour me stabiliser. En chemin, je frottai ma tête contre la joue de Sennar'... Lorsque le sergent m'eut déposé, dans un endroit désert, je répondis calmement en me transformant en ma forme démoniaque.
«
Je vais merveilleusement bien... »
Le ton n'y était pas, certes, je n'en pensais pas un mot. Je soupirai discrètement, il m'avait manqué, je ne pouvais pas le cacher. Je m'approchai de lui, esquissant un vague sourire félin. J'avais remarqué qu'il n'allait pas bien, il avait un rictus forcé...
«
Quelque chose ne va pas mon très cher Thaäl ? »
Je le fixais du regard, s'il détournait les yeux, il y avait quelque chose qui clochait. Je haussai un sourcil, ne me faisant pas prier ni attendre pour l'enlacer, juste l'enlacer, rien de plus. Il m'avait manqué. Si peu de temps loin de lui. Je me décollai de lui et me frottai la tête, plus spécifiquement les oreilles.
«
Tu as l'air... De cacher quelque chose... Tu sais pourtant que les secrets n'en sont pas avec moi... »